mercredi 4 juillet 2012

Un crocodile nommé... Hollande

Quatre mètres et demi de long, une demi-tonne, mais aucune dent : un crocodile baptisé "Hollande", en l'honneur du président français, et qui croupissait dans un zoo abandonné de Bornéo, a été secouru et transféré dans un refuge fondé en pleine jungle, 300 km plus loin. Le crocodile marin était voué à une mort certaine dans le zoo de Tangkiling, dans la partie indonésienne de l'île de Bornéo. L'animal subsistait dans un bassin aux eaux rares et putrides, entre des sacs-poubelles et des bouteilles en plastique. A force de ronger les barrières métalliques de son enclos, il avait perdu toutes ses dents.

Le centre, un de ces nombreux "zoos mouroirs" qu'on trouve en Indonésie, avait été créé afin d'accueillir les animaux appartenant aux espèces menacées libérés de cages de particuliers, ou recueillis après la destruction de leur habitat par la déforestation massive que connaît l'île. Mais le zoo d'Etat, débordé par le nombre de ses pensionnaires, a très vite manqué d'argent, se retrouvant dans l'incapacité de les nourrir. Le zoo n'est plus aujourd'hui qu'un parc délabré, traversé de chemins défoncés où des tables de pique-nique déglinguées continuent malgré tout à accueillir quelques visiteurs du dimanche.
Bientôt des bébés ?
"On ne peut pas les tuer. On ne peut pas les laisser comme ça. Alors, on les accueille dans notre refuge", explique "Chanee" (de son vrai nom Aurélien Brulé). Ce Français de 32 ans, installé en pleine jungle depuis l'adolescence, a donc décidé de placer l'animal dans un centre qu'il a mis en place dans la forêt. Inconscient des bonnes intentions de ses sauveteurs, "Hollande" a opposé une résistance farouche à sa capture, avant d'être finalement chargé dans un camion-benne rouillé.

Après huit heures de pistes, puis une heure encore de bateau, la bête est arrivée au refuge "Kalaweit" où Chanee l'a baptisée en l'honneur du président français François Hollande. L'animal a rejoint huit autres crocodiles, dont une femelle que le chef vétérinaire, Nur Purbo Priamboda, aimerait bien accoupler au nouvel arrivant. "Nous ne pouvons pas le relâcher car il a passé trop de temps avec les hommes et pourrait s'approcher trop près des populations humaines", explique-t-il à l'AFP.

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