Essonne: Une mafia locale installe des locataires dans le dos des proprios

Une centaine de propriétaires ont été victimes de cette audacieuse arnaque au logement à Grigny...
Partir en vacances et avoir la surprise, en rentrant, de voir les serrures changées et une nouvelle famille habiter son appartement: c’est la mauvaise surprise qu’ont vécue près d’une centaine de propriétaires ces six derniers mois, selon une enquête parue ce mercredi dans le Parisien.
Qu’ils mettent en vente leur logement ou le quittent pour quelques jours, les 5.000 habitants de la deuxième plus grande copropriété de France, à Grigny (Essonne), sont repérés par une mafia locale spécialisée dans l’arnaque au logement. Le Parisien détaille leur méthode: informés d’une absence, ils forcent la porte de l’appartement, changent les serrures et préparent de faux papiers pour mettre le logement en location. Les nouveaux locataires, peu regardants ou simplement imprudents, versent aux faux agents immobiliers une caution et plusieurs mois d’avance sur le loyer. La boucle est bouclée, le profit est fait.

Squatteurs de bonne foi

Mais évidemment, l’histoire ne s’arrête pas là: quand les locataires originaux rentrent de vacances ou que le vrai propriétaire souhaite vendre son logement, la situation se complique. Les locataires abusés prennent le statut de squatteur, et peuvent être expulsés par la police. Problème pour les vrais locataires: si le logement n’est plus meublé –en vue d’une mise en vente, par exemple- et si l’intrusion n’a pas été constatée dans les 48 heures, les squatteurs ne sont plus expulsables. Une procédure longue et coûteuse pour le propriétaire s’engage alors.
C’est ce qui arrive au propriétaire de l’appartement occupé par Ismaïla, «squatteuse» de bonne foi interrogée par le Parisien. «Je ne le savais pas, je paie un loyer chaque mois» en liquide, confie cette mère célibataire qui n’a pas hésité longtemps devant le loyer proposé par ses faux propriétaires: 670 euros pour un F2. D’où sa surprise, il a quelques jours, quand le vrai propriétaire a frappé à sa porte. «J’espère bien rester ici, mon enfant est inscrit dans l’école du quartier», avoue-t-elle. A l’initiative du propriétaire, une procédure judiciaire est en cours.
Le maire de Grigny et la police ont fait de la lutte contre ce trafic une priorité, mais pour l’instant, aucun faux propriétaire n’a pu être appréhendé.
http://www.20minutes.fr/societe/logement/888877-essonne-mafia-locale-installe-locataires-dos-proprios