Ce pourrait être du Beckett. Mâtiné de Sartre. Avec un soupçon
de Ionesco. Bref, un monologue sur l'absurdité de l'existence dont on sort
quelque peu KO, en se demandant dans quelle rivière aller se jeter. Mais ce
n'est qu'Henri 2. Or, Henri 2 est un chat. Touffu, ronflant ses 15 heures par
jour, hanté par l'affiche d'un chat noir placardée au mur, salivant devant de
délicieuses perruches laissées sous son nez mais à jamais hors de sa portée, et,
au final, un poil neurasthénique - un digne compère de Garfield, en moins
cynique et plus désespéré.
C'est ce philosophe en chambre et en fourrure, dont les
questions existentielles résumées en deux minutes tournent sur un célèbre site
de partage de vidéos, qui a remporté en fin de semaine les suffrages d'un
festival de Minneapolis
entièrement consacré à des vidéos de chats du monde entier. Devenant ainsi le
premier lauréat du "Golden Kitty". Plus de 10.000 personnes s'étaient réunies
jeudi soir au Walker Art Center de Minneapolis pour cette première édition du
Festival de vidéos de chats (Cat Video Festival), un genre kitsch dont le succès
ne tarit pas sur internet.
Dans le clip qui lui est consacré et subtilement intitulé
"Henri 2, Paw de Deux" (jeu de mots sur Paw, qui signifie "patte" et la figure
de ballet "pas de deux"), le chat - doublé dans un français au très fort accent
américain - raconte ses problèmes existentiels dans la langue de Molière. "Je
suis libre de partir, pourtant je reste", dit le félin. Ses étirements sur le
tapis et ses coups d'oeil ô combien expressifs ont été filmés en noir et blanc
par Will Braden, un réalisateur de Seattle. L'organisatrice du festival, Katie
Hill, a indiqué avoir reçu "un peu plus de 10.000 vidéos de chats", dont
beaucoup du Japon et de Russie.
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