Trop lourde pour être incinérée

Originaire des Hautes-Alpes, Annie, 51 ans, est décédée d'un cancer à Purpan. Elle voulait finir sa vie, près de sa fille, décoratrice d'intérieur à Toulouse. Hier, sa famille et ses proches, venus de Briançon, n'ont pu la faire incinérer à Cornebarrieu. « On vient de faire 700 km, et on nous refuse la crémation car elle est trop lourde. C'est une honte dans un moment aussi pénible. Les pompes funèbres ont mal fait leur boulot, le crématorium manque de tact… Même un député n'a rien pu faire… » fustige André, un cousin. « C'est rare et bien sûr regrettable. Mais nous devons respecter des consignes techniques. Le problème est entre les pompes funèbres et la famille. La crémation d'une personne aussi lourde nécessitait trop de temps et perturbait tout le planning. Nous assurons 8 à 10 crémations, 6 jours sur 7, mais nous n'avons pas de créneau avant une semaine » justifie le directeur. La crémation nécessite une sécurité optimale. Jean-Claude Dumont se souvient d'une pile pacemaker, non signalée, qui a fait exploser un four en 2010…
Thierry Moralès, directeur des agences de Roc-Eclerc à Toulouse, ne nie pas le litige : « En 20 ans de métier, c'est la première fois que je vois ça. La famille nous avait dit 112 kilos. On lui a fait confiance. Nous n'avons pas de balance à la mise en bière. Avec l'estimation visuelle, nous avons choisi un grand cercueil de 55 kilos au lieu du classique de 40. Au crématorium, le tout pesait 189 kilos pour une limite de 170. Compte tenu de l'éloignement et du désarroi de la famille, nous avons insisté, mais ils n'ont rien voulu savoir. Montauban a fait l'effort de nous accueillir ce vendredi, à 6 heures du matin, malgré un poids de 192 kilos ». La défunte pesait donc 137 et non 112kilos.
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